ILINCA ILIAN ŢĂRANU
Abstract: Le besoin de redéfinir l’objet de la littérature dans l’époque actuelle passe inévitablement par un questionnement de l’historiographie littéraire. Les nouvelles histoires littéraires, dont A New History of French Literature, par Denis Hollier (1989), Literary Cultures of Latin America: A Comparative History, par Mario J. Valdés et Djelal Kadir (2004) ou History of the Literary Cultures of East‑Central Europe: Junctures and Disjunctures in the 19th and 20th Centuries, par John Neubauer et Marcel Cornis‑Pope (2006‑2010) s’efforcent d’éviter les erreurs des narrations historiques structurées autour du concept romantique de la culture nationale. Nonobstant leurs mérites, ces nouvelles histoires des littératures peuvent présenter l’inconvénient de ne pas offrir aux non‑spécialistes une description acceptable de leur objet, ce qui se doit le plus souvent à des raisons qui ont affaire avec le côté normatif des études littéraires. À titre d’exemple, on commente la situation de la réception de la littérature latino‑américaine de la seconde moitié du XXe siècle dans l’espace académique des États‑Unis, telle qu’elle est commentée par le réputé critique d’origine cubaine Roberto González Echevarría, et on observe les limites de la nouvelle historiographie littéraire en ce qui concerne l’étude des littératures étrangères.
Keywords: the Latin‑American “boom”, cultural identity, canon, national literature, foreign literature